Premier élan. Là, immédiatement, comme une évidence : être parce que les autres sont aussi. Sans me reconnaître. Me greffer à eux, qu’ils se greffent à moi, à mon corps. Sentir l’évidente chaleur, sentir l’étouffement soudain : ils sont là. Oui, ils sont là, au milieu de moi. Milles voix obsédées.
Je n’ai pas fumé jusqu’à l’écœurement aujourd’hui. Faute de goût. Je n’ai pas tué non plus : initiative personnelle. Mais qui ? Comment ? Je ne sais plus. J’ai perdu l’envie permanente, juste des sursauts qui existent, parfois, au milieu des silences.
Foutu bruit qui n’existe que pour les autres. Même le mien ne se fait pas entendre. Alors vous voulez que je crie, c’est ça ? Que je crie pour qu’on vienne me consoler ou me jeter ? Comme ça j’aurais une révolte légitime. Un droit d’exister.
Je ne veux plus te voir, plus te penser, plus t’exister : tu bouscules trop de choses.
Hommage à la psychiatrie moderne.
Tu me manques pourtant, partout.
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