mercredi 11 février 2009

Part II - 1.

Elle fume. Seule. A peine habillée. Comme sortie du lit en pleine nuit, les doigts grignotant le bord de la table. Assise au bord du fauteuil, tassée dans son corps comme si elle n’osait plus penser.

Elle voudrait se lever, ignorer le temps qui passe et inexorablement lui annonce le glas d’une rupture. Sa fin du monde à elle. Trouver la force de bouger. Elle se lève. Va vers la grande fenêtre, celle par laquelle le soleil entre le matin. Quand arrivera-t-il ? Il n’y a personne, que le silence. Elle voudrait hurler pour rompre cette absence, se saisir des meubles et les jeter les uns sur les autres, exploser de ses cris les murs où s’enferme sa détresse.

Mais elle ne bouge pas.

Viendra-t-il ?

Elle ne pourra pas ignorer. Elle sait. Et c’est cette certitude sans équivoque qui lui tiraille l’intestin et l’empêche de continuer à bouger.

Une nouvelle cigarette. Pour s’occuper. Le temps d’un instant concentrer sa pensée sur la flamme qui vient brûler. Elle voudrait tant pouvoir se faire du mal. Mais elle attend. Pour entendre.

« Tant que le jour ne se levait pas, tu pouvais encore revenir. Maintenant, il est là, et tu n’es pas rentré. Je ne peux pas l’ignorer. »

Elle s’est endormie. Se tassant sur le sol pour y puiser une force qui ne s’y trouve plus, les poings plantés dans son bas-ventre comme pour empêcher un hurlement d’en sortir. Elle ne s’est pas détruite. Juste endormie, épuisée.

1 commentaire:

  1. j'ai commencer à lire les textes de la partie 1; j'ai l'impression d'une nuée de sentiments, mélancoliques et angoissés. Je trouve que ça a du souffle ! continue!
    anne

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